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Élections de cinq nouveaux membres non permanents au Conseil de Sécurité des Nations unies

Le 3 juin, la 79e session de l’Assemblée Générale des Nations unies a élu cinq nouveaux membres non-permanents du Conseil de Sécurité (CSNU). Les sièges, répartis entre les différents groupes régionaux, avaient chacun un candidat se présentant sans opposition. Les candidats ont ensuite dû obtenir un minimum de deux tiers des votes exprimés (129 si tous les États participent) par l’Assemblée Générale.

Les nouveaux membres du Conseil pour la période du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2027 sont donc :

  • La République Démocratique du Congo (RDC) et le Libéria pour le groupe africain, succédant à l’Algérie et à la Sierra Leone ;
  • Le Bahreïn pour le groupe Asie-Pacifique, succédant à la République de Corée ;
  • La Colombie pour le groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, succédant au Guyana ;
  • La Lettonie pour le groupe d’Europe orientale, succédant à la Slovénie.

Le groupe d’Europe occidentale et autres États ne brigue aucun siège cette année, les sièges actuellement occupés par le Danemark et la Grèce seront à pourvoir l’année prochaine.

Durant les élections, chaque État a exprimé ses plans d’actions et les grands axes thématiques de leurs mandats.

La RDC a souligné l’importance d’une gouvernance éthique et transparente concernant l’exploitation des minerais et a appuyé sur l’importance du programme « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR) comme moyen de lutte efficace contre la résurgence des conflits. Selon Kinshasa, cette gouvernance permettrait d’améliorer la vie des populations locales, de préserver et respecter les droits des peuples indigènes et minimiser les impacts environnementaux négatifs liés à l’exploitation minière. Le climat est effectivement une priorité pour ce pays riche en minerais et terres rares et abritant l’une des plus grandes forêts primaires du monde. De par son expérience avec la MONUSCO, la RDC souhaite apporter son savoir-faire et ses connaissances afin d’améliorer les contributions des différents missions des Nations unies.

Le Libéria a connu deux guerres (1989-1997 et 1999-2003) et une opération de maintien de la paix des Nations unies (2003-2018) ce qui lui confère une expertise dans les domaines de la résolution de conflits, la coordination de l’aide humanitaire et la consolidation de la paix. Les grands axes de son mandat sont les droits de l’Homme, la paix et la sécurité, le développement durable et le lien entre dérèglement climatique et les conflits. Le Libéria souhaite également mettre l’accent sur la jeunesse ainsi que l’Agenda Femmes, paix, sécurité (FPS). De par sa proximité avec les États du Sahel et des autres États de l’Afrique de l’ouest la question du terrorisme et la circulation illégale des armes seront également centrales.

Le terme « Arab swing seat » désigne l’accord tacite entre les pays d’Afrique et ceux d’Asie permettant d’allouer un siège à un État arabe en permanence et ce depuis 1968. Ainsi, pour cette élection le Bahreïn est choisi pour représenter les États arabes et décide de mettre l’accent sur la promotion du dialogue et le respect de la charte des Nations unies. De plus, en tant que membre fondateur de la Coalition Globale contre Daesh, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme ainsi que la sécurité maritime sont une priorité pour son mandat.

Le slogan de la Colombie durant la campagne a été « Experience Building Peace » (expérience dans la construction de la paix) illustrant ses efforts de réconciliation nationale.. De plus, la justice transitionnelle, « la responsabilités des parties, la vérité, les garanties de non-répétition et la justice » sont essentielles à une paix durable. Le rôle de la jeunesse et des femmes est aussi une priorité, insistant sur l’importance de l’intervention des femmes durant les négociations et les procédés de paix. La Colombie espère apporter son expertise afin de promouvoir des discussions entre les États et offrir une paix durable dans les pays en situation de transition.

La Lettonie aspire quant à elle à renforcer le multilatéralisme et promouvoir la souveraineté et l’intégrité de tous les États membres. Tout comme les autres membres élus, Riga met l’emphase sur le cadre FPS et le climat. De plus, elle souhaite un usage réfléchi et responsable des nouvelles technologies afin de lutter contre le changement climatique.

Ce renouvellement annuel impacte les dynamiques entre les membres du Conseil, lesquels peuvent influencer l’agenda, les thématiques et certaines décisions du CSNU selon les intérêts propres de chaque membre. Malgré un renouveau au sein du CSNU, plusieurs problématiques resteront contentieuses, comme la situation au Myanmar, la question palestinienne ou encore les conflits au Soudan du Sud et en RDC. L’Ukraine restera au cœur de la programmation du Conseil si le conflit perdure. De plus, la Colombie, le Bahreïn et la RDC semble vouloir se distancer et ne pas prendre partie dans le conflit russo-ukrainien.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces élections nous vous invitons à écouter l’épisode dédié du podcast de Security Council Report (en anglais).

Rédaction : Chloé Bemba et Lancelot Lhomme, assistant·e·s de recherche au GRIP et à l’OBG. 

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