19 avril 2024

Adapter les capacités de la Force africaine en attente aux défis sécuritaires des opérations de paix

En 2002, à la suite de l’adoption de son Acte constitutif et du Protocole de Durban instituant le Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Union africaine (UA) s’est dotée d’un ambitieux dispositif de réponse aux crises, l’Architecture africaine de paix et de sécurité – connue sous l’acronyme anglais APSA – qui comprenait la création de la Force africaine en attente (FAA), une force militaire conjointe capable de répondre à des défis sécuritaires régionaux. Ce projet traduit la volonté des chefs d’État africains de jouer un rôle de premier plan dans la prévention et la résolution des conflits qui surviennent sur le continent.

La FAA est reconnue comme opérationnelle par l’Union Africaine (UA) en 2016. Depuis, un constat s’impose : la mutation rapide des défis sécuritaires sur le continent a montré les limites du cadre conceptuel initial de la FAA, notamment pour sa composante Capacité de déploiement rapide, favorisant l’émergence de coalitions ad hoc. Si la FAA reste un outil pertinent au regard des besoins du continent en matière de sécurité, elle doit gagner en adaptabilité, afin de s’ajuster davantage aux évolutions du contexte sécuritaire affectant la gestion des conflits. Opérations de paix, recours croissant aux coalitions ad hoc, nouvelles alliances régionales, sont autant de variables que la FAA doit mieux intégrer dans ses rouages afin de répondre de manière adéquate aux crises où elle a vocation à intervenir.

Les auteurs de la note abordent dans un premier temps le cadre historique et institutionnel de la FAA menant à son opérationnalisation, puis examinent les défis relatifs à son déploiement, qui ont conduit à l’émergence des coalitions ad hoc, comme mécanismes adaptatifs vers une FAA renouvelée, avant de dégager les leçons apprises et recommandations.

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Amandine Gnanguênon est docteure en science politique de l'Université Clermont Auvergne. Elle est chercheure associée à United Nations University – Institute on Comparative Regional Integration Studies (UNU-CRIS) et au programme Afrique à European Council on Foreign Relations (ECFR). Elle a été directrice du projet Guerre et recomposition du Politique en 2012-2017. En tant qu'analyste politique, elle a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement français, de think tanks et a conseillé des organisations internationales. Elle a notamment été chercheure principale à l’Institut d’études de sécurité (ISS) au bureau de Dakar et en charge du programme Afrique à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM). Ses recherches portent sur l’analyse de la conflictualité en Afrique ; les mécanismes africains de prévention et gestion des conflits ; l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et la CEDEAO.

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Kourouma Oumar est consultant, chargé d'Enseignement, doctorant à la Faculté de Droit de Tanger (Maroc) et chercheur associé à l'Observatoire des études méditerranéennes. Il est titulaire d'un master 2 en Droit international-Relations internationales de l'Université Hassan II-Casablanca (Maroc), du diplôme de la Commission de droit international des Nations unies (Genève), du Certificat d'Advanced Studies de la Public School du Policy Center for the New South (Rabat) pour l'expertise en Geopolitical and Security Risks Analysis, Defense building, ancien auditeur de l'Académie de droit international (La Haye, Pays-Bas) et Lauréat de la bourse de l'Institut Max Planck (Luxembourg).

Ses travaux concernent les domaines de la Sécurité, la Géopolitique, l'Histoire, la Sociologie et la Théorie du Droit international et des Relations internationales en Afrique, ainsi que la Sociologie politique des démocratisations en Afrique francophone. Il coopère régulièrement avec des Think Tanks tels que le Policy Center for the New South et le Barcelona Center for International Affairs.

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Michel Luntumbue est licencié en Sciences politiques et Relations Internationales et chargé de recherche au GRIP. Ses travaux portent sur les problématiques de l’amélioration de la sécurité humaine, la prévention des conflits, le renforcement de l’état de droit dans les pays d’Afrique centrale et occidentale, mais aussi sur le rôle des institutions régionales africaines, et l’architecture africaine de paix et sécurité (APSA). De 2017 à 2023, il a assuré la coordination scientifique de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix.

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