19 mars 2024

Défis et enjeux du plan de retrait de la Monusco

La plus grande mission onusienne jamais déployée, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est actuellement dans un processus de retrait. Les détails des modalités de ce retrait, son calendrier précis et la nature exacte de ce qui prendra place ensuite font encore l’objet de nombreux échanges dont la teneur est bien entendu influencée en temps réel par la situation sur le terrain, dans l’Est de la RDC, autant que par l’évolution de la situation politique à Kinshasa à l’approche des élections prévues en 2023.

Alors que s’amorcent les premières étapes du retrait de la MONUSCO, cette note s’efforce d’identifier les enjeux et les défis d’un tel plan. Ces derniers sont nombreux et complexes. Ils relèvent à la fois de processus institutionnels aux parties prenantes multiples (MONUSCO, équipe pays, autorités centrales de la RD Congo) mais aussi de dynamiques locales intriquées et volatiles (autorités provinciales et territoriales, société civile, groupes armés, communautés locales, populations déplacées, Forces armées et unités de police de la RDC, contingents de la MONUSCO, en ce compris sa Brigade d’intervention).

Pour les besoins de l’analyse, les enjeux du processus de retrait de la MONUSCO peuvent être considérés à trois niveaux. Le premier est celui de la stabilité de la RDC, qui lui-même se décline en deux dimensions ; d’une part, celle de la stabilité politique du pays à l’approche d’échéances électorales cruciales mais incertaines et, d’autre part, celle de la sécurité dans les provinces de l’Est (Ituri et Nord-Kivu, principalement). Le deuxième est celui de la stabilité régionale. Le troisième enjeu concerne l’ONU elle-même et, en particulier, l’avenir de ses opérations de paix (OP).

Cette note présente un historique de la présence de l’ONU en RDC et les développements récents afin de présenter 4 scenarios potentiels de retrait :

  1. Fin rapide de la Mission et poursuite des activités de consolidation de la paix par l’équipe pays
  2. Le phasing-out long
  3. L’évolution du mandat
  4. Maintien de stocks et d’installations permettant un redéploiement rapide (forces dédiées en attente).

Cette note a été réalisée grâce au soutien de la DGRIS.

 

Défis en enjeux du plan de retrait de la MONUSCO

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Michel Liégeois est professeur de Relations internationales à l’Université catholique de Louvain (UCL). Il y préside l’Institut de Sciences politiques (ISPOLE) et mène ses recherches au sein du Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (CECRI) au sein duquel il coordonne le programme de recherches « Maintien de la paix et de la sécurité internationale au XXIe siècle ».
Il est l’auteur de multiples publications et communications portant sur les opérations de paix, notamment sur leur dimension francophone. Ses nombreuses missions tant sur le terrain (République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan…) ainsi qu’au sein des organisations (ONU, UA, OIF, Communauté économique des États du Sahara-Sahel) lui ont permis d’accumuler une expérience approfondie des questions du maintien de la paix et d’être consulté régulièrement sur celles-ci.

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Michel Luntumbue est licencié en Sciences politiques et Relations Internationales et chargé de recherche au GRIP. Ses travaux portent sur les problématiques de l’amélioration de la sécurité humaine, la prévention des conflits, le renforcement de l’état de droit dans les pays d’Afrique centrale et occidentale, mais aussi sur le rôle des institutions régionales africaines, et l’architecture africaine de paix et sécurité (APSA). De 2017 à 2023, il a assuré la coordination scientifique de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix.

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