La réforme du secteur de la sécurité (RSS) est devenue une composante importante des opérations de paix (OP) de l’ONU au moment de leur mutation multidimensionnelle au lendemain de la fin de la Guerre froide. Depuis lors, l’expérience, les leçons apprises et l’institutionnalisation de cette dimension au sein du Secrétariat de l’ONU ont substantiellement amélioré les capacités d’action de l’Organisation. Pourtant, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Ces processus qui amènent l’ONU à intervenir au cœur des structures régaliennes des Etats dépendent en effet en grande partie des capacités de ces derniers à se réformer en accord avec les standards de l’Etat de droit. Or, dans nombre de situations, tant le contexte conflictuel que les cultures institutionnelles héritées constituent des obstacles sérieux à la réalisation des objectifs de la RSS.
En partant de deux études de cas, comparant l’expérience de deux missions investies du mandat de réforme du secteur de la sécurité, en l’occurrence la MINUSMA et la MINUSCA, les deux auteurs, Michel Liégeois et Germain-Hervé Mbia Yebega, se penchent sur les conditions d’une contribution tangible des missions à la refonte du secteur de la défense et de la sécurité, en vue d’une clarification du rôle des acteurs de la sécurité intérieure, de la subordination des forces de défense et de sécurité (FDS) aux pouvoirs civils, ainsi qu’à l’harmonisation des relations civilo militaires. Cette note a été réalisée grâce au soutien de la Confédération suisse.
- Crédit image : Des casques bleus chinois de l’UNMISS organisent une patrouille commune avec les forces sud-soudanaises (UN7899738(le lien est externe)) – juin 2021
L’implication des opérations de paix dans la réforme du secteur de la sécurité : regards croisés sur la MINUSMA et la MINUSCA