Namie Di Razza s’est penchée sur la manière dont la MINUSCA pourrait stopper l’augmentation constante des violences communautaires et religieuses en République centrafricaine. Alors que le mandat de la MINUSCA sera renouvelé en novembre 2017, Namie Di Razza offre plusieurs solutions pour mettre fin au regain de violences sectaires dans le pays, qui fait même craindre la mise en place d’un génocide. La chercheure plaide pour une hausse du plafond des troupes mixtes de la MINUSCA. Cette évolution est essentielle pour mieux protéger les populations civiles désarmées et permettre à l’OMP d’obtenir une capacité de dissuasion crédible. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit ajouter au moins un bataillon à la force d’intervention rapide (actuellement composée de 160 militaires) et créer une force d’intervention supplémentaire qui soit capable d’être déployée plus durablement sur le terrain. En outre, Namie Di Razza indique qu’il est nécessaire que la MINUSCA s’investisse davantage dans la formation des forces gouvernementales centrafricaines, actuellement assurée par l’Union européenne. Pour la chercheure, la MINUSCA ne doit pas seulement contribuer à la restauration de l’État en épaulant le gouvernement de Bangui sur les simples « aspects administratifs et techniques » mais bien s’investir efficacement dans les politiques gouvernementales pour qu’elles s’orientent vers une élimination des idéologies sectaires et exclusives. Enfin, la MINUSCA doit mettre l’accent et réaffirmer sa place dans les processus de médiation au niveau national, régional et local. Il est indispensable que des discussions soient relancées avec les groupes armés puisque le manque d’offres de compromis de la part de l’État centrafricain a incité les factions à redynamiser le conflit. Pour pouvoir jouer un rôle de facilitateur, la MINUSCA devra regagner la confiance des populations et lutter contre les campagnes de désinformation qui appellent à un soulèvement populaire contre l’OMP.
Accueil Namie Di Razza, « How Can the UN Curb CAR’s Spiral of Violence and Ethnic Cleansing? », IPI, août 2017.