Depuis quelques années, des appels se répètent pour recourir à l’emploi de la force dans les Opérations de maintien de la paix des Nations unies. Denis Tull affirme, au travers de l’étude des cas de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), que « l’emploi de la force à des fins stratégiques ne semble pas être une voie prometteuse pour l’ONU » car elle empêche d’exploiter efficacement les moyens politiques et civils qui dotent les missions de l’organisation d’un avantage comparatif. En République démocratique du Congo, Tull juge qu’hormis l’élimination du M23, le bilan de la brigade spéciale d’intervention est décevant. Il explique que ceci tient au manque de convergence entre les intérêts des acteurs principaux, en particulier l’ONU et l’État congolais. Il démontre ensuite qu’une brigade spéciale d’intervention au Mali rencontrerait le même problème.
Accueil Denis Tull, « Les missions de stabilisation en République démocratique du Congo et au Mali : les limites de l’ONU dans l’imposition de la paix », IRSEM, 28 avril 2017.