Au cours des cinq dernières années, le Center for Civilians in Conflict (CIVIC) a mené des recherches de terrain au sein de quatre missions (MINUSCA, MINUSMA, MONUSCO et MINUSS) portant sur les mécanismes d’alerte précoce et de réponse rapide, d’une importance capitale pour permettre aux OP de prévenir et réduire les menaces de court, moyen ou long terme à l’encontre des civils.
Cette étude, menée par Daniel Levine-Spound, souligne que la réalité du terrain rend parfois extrêmement difficile la tâche d’identifier les menaces afin de planifier une réponse et la concrétiser. Face à ce constat, le rapport attire l’attention sur un certain nombre de limites et identifie différentes manières, processus, pratiques et outils nécessaires afin de renforcer les politiques et pratiques des OP en matière d’alerte précoce et de réponse rapide. Parmi elles figurent la nécessité de mettre en place un engagement efficace avec les communautés menacées tels qu’une coopération avec des organes civils de protection et d’alerte précoce, comme par exemple les réseaux d’alerte communautaire (CAN). De plus, le rapport met en avant l’importance de la mobilité, notamment pour garantir les moyens aériens nécessaires à la collecte des informations sur les menaces qui pèsent sur les civils. L’étude attire aussi l’attention sur la question du genre et sur la façon dont cette problématique doit être prise en compte à chaque étape du processus d’alerte précoce et de réponse rapide, allant de la collecte de données à l’élaboration des réponses. Force est de constater que le lien entre l’évaluation et l’analyse des menaces d’une part, et la planification et la prise de décision d’autre part, sont à améliorer au sein des OP.