Arthur Boutellis, Marie-Joëlle Zahar, « A Process in Search of Peace: Lessons from the Inter-Malian Agreement », IPI, juin 2017.

Arthur Boutellis et Marie-Joëlle Zahar, ont dressé un bilan des accords de paix d’Alger, deux ans après sa mise en œuvre définitive le 20 juin 2015. L’article montre que malgré un solide soutien de la communauté internationale envers l’État malien, les limites des accords restent flagrantes et les objectifs fixés, rien qu’au niveau sécuritaire, sont loin d’être atteints. Selon les chercheurs, la dégradation de la situation s’explique par plusieurs problèmes persistants. Tout d’abord, le gouvernement malien ne s’investit pas suffisamment dans la mise en œuvre des accords, et lorsqu’il le fait, il a tendance à « imposer » l’accord provoquant des tensions avec les groupes armés rebelles. En outre, la difficile délimitation des groupuscules et leurs transformations continues (fragmentation/recomposition) a compliqué la tâche des équipes de médiation. En effet, très vite, les factions armées auraient fait primer leurs intérêts individuels ou communautaires par rapport au respect du processus de paix, ce qui par ricochet, a alimenté l’insécurité.De surcroit, l’apparition de nouvelles menaces mal identifiées dans les accords d’Alger, comme le terrorisme et les commerces illicites, ont bloqué le processus de sortie de crise. Les fractures entre le nord et le sud du pays restent très marquées car le gouvernement malien n’a pas suffisamment informé l’ensemble de la société malienne sur ce que pourrait lui apporter directement une réconciliation et les dividendes de la paix. Enfin, pour les deux chercheurs, il est plus que nécessaire que la communauté internationale possède une vision stratégique unique et continue de s’engager de manière constante sur le dossier malien.