« Action for Peacekeeping : Will political consensus lead to change in practice? »

Jake Sherman, « Action for Peacekeeping : Will political consensus lead to change in practice? », IPI, septembre 2018. Dans cette note Jake Sherman, revient sur l’initiative, « Action for Peacekeeping » lancée par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres le 28 mars dernier. L’auteur rappelle la réalité des opérations de maintien de la paix actuelles, particulièrement difficiles et mortelles, qui se caractérisent par une dissonance croissante entre ce que ces opérations peuvent accomplir, et les attentes du Conseil de sécurité, à travers notamment la pression croissante des membres permanents à la diminution des dépenses. Ainsi, il qualifie l’initiative « Action for Peacekeeping » d’appel à agir. Selon lui, il s’agit d’abord de proposer des solutions politiques, et dépasser les divisions qui mènent à la paralysie du Conseil de sécurité. D’autre part, cette initiative implique le renforcement de la protection des civils, car malgré déjà de nombreux progrès, il est nécessaire de déterminer les rôles que doivent jouer les acteurs militaires et non militaires, et d’impliquer les populations locales pour plus d’efficacité. Cet appel à agir doit également s’inquiéter des questions de sureté et de sécurité pour le personnel engagé en mission – l’année 2017 fut l’une des années les plus meurtrières au sein des troupes onusiennes – et de la tendance des OMP à devenir de plus en plus une partie aux conflits. Il évoque également la nécessité de soutenir une performance efficace à travers une culture de suivi, d’évaluation et d’apprentissage, et du développement de la dimension politique, essentielle selon lui, du maintien et de la consolidation de la paix. Il aborde ensuite la nécessité de l’amélioration des partenariats, à travers une meilleure délimitation entre les opérations onusiennes et les autres, ainsi que l’objectif de tolérance zéro visé par cette initiative en ce qui concerne les abus et l’exploitation sexuels de la part des Casques bleus. Il conclut en soutenant que cette initiative vise à fournir au Secrétaire général l’appui politique et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des nombreuses réformes qu’il a lancé. L’objectif est de provoquer un changement positif dans les politiques et les pratiques des principales parties prenantes au maintien de la paix (les pays contribuant financièrement, ceux contribuant en terme de troupes, les États hôtes ou encore les partenaires régionaux). Jake Sherman considère qu’il y a deux moyens de mesurer le succès de « l’Action for Peacekeeping » : d’une part voir dans quelle mesure les États membres honorent leurs engagements, et d’autres part dans quelle mesure ces engagements permettent aux OMP de mettre fin aux conflits et d’installer une paix durable.