L’escalade récente des hostilités au Moyen-Orient, déclenchée par l’offensive israélienne dans le sud du Liban le 1er octobre 2024, donne une nouvelle tournure à la situation géopolitique de la région, et aux tentatives onusiennes de maintien de la paix. Cette situation a remis la résolution 1701 (2006) du Conseil de Sécurité à l’ordre du jour au niveau des Nations unies, près de 20 ans après avoir été adoptée. D’autant plus que des forces israéliennes ont tiré sur des Casques bleus de la mission de l’ONU présente au Liban, le 10 octobre, blessant deux d’entre eux.
La résolution 1701, adoptée à l’unanimité du Conseil de Sécurité des Nations unies en 2006, a pour objectif de mettre fin aux hostilités entre le Hezbollah et Israël, en instaurant un cessez-le-feu permanent, fondé sur une zone tampon, entre les deux parties. Ceci se concrétise sur le terrain par la présence de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), mobilisant quelques 15 000 Casques bleus. La FINUL quant à elle, en place depuis 1978, existait déjà bien avant la résolution 1701 et a vu son mandat renouvelé chaque année depuis. Ce mandat a été ajusté au fil du temps et des relations entre les deux parties au conflit.
La résolution 1701 appelle le Hezbollah et Israël à maintenir un cessez-le-feu permanent, au travers de plusieurs principes et avec l’aide des Nations unies. Cette résolution a permis l’instauration de la Ligne bleue à la frontière partagée entre les le Liban et Israël qui est gardée par les forces de maintien de la paix de la FINUL. Les forces de la FINUL surveillent également l’espace aérien, et tout franchissement de la ligne par l’une ou l’autre partie constitue une violation de la résolution. Le 1er octobre 2024, Israël a franchi la ligne symbolique lors de leur « incursion terrestre » dans le sud du Liban, violant ainsi la souveraineté et l’intégrité territoriale libanaise et la résolution 1701. Le futur de la FINUL et de la résolution 1701 sont dorénavant compromis . Cet événement a conduit à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le sujet appelant à la désescalade et à la mise en place d’une solution politique négociée.
Bien que Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint en charge des opérations de paix des Nations unies, ait affirmé à plusieurs reprises que les forces de la FINUL restent en place pour le moment, les effectifs ont tout de même été réduits ou relocalisés par endroit depuis le 10 octobre. Ceci intervient après qu’Israël ait demandé à plusieurs reprises le retrait des troupes de la FINUL. Jean-Pierre Lacroix appelle toutes les parties à un cessez-le-feu, au respect de la résolution et à la plus grande précaution afin de protéger les Casques bleus. La FINUL continue ainsi son mandat qui est de protéger la population civile, en offrant des abris temporaires et en favorisant l’acheminement d’aide humanitaire. Il rappelle la responsabilité des Nations unies envers le mandat de la résolution 1701 et la population locale.
Une autre réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans la région est prévue le 14 octobre.