Vendredi 11 août, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (HCDH) a plaidé en faveur de l’établissement d’une force multinationale non-onusienne afin de protéger les droits humains et surtout pour venir en aide à la police haïtienne face à la dégradation de la situation sécuritaire du pays.
Jeudi 31 août, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a publié son Rapport trimestriel sur la situation des droits de l’Homme en Haïti qui rend compte de la gravité de la situation sécuritaire du pays, ainsi que les innombrables crimes dont la population civile est victime. Le climat de violence s’est considérablement aggravé au sein de nombreux quartiers de la capitale Port-au-Prince, en raison de la rivalité des gangs qui s’affrontent pour s’installer dans de nouvelles zones tout en consolidant leur contrôle sur les quartiers déjà sous leur emprise.
La situation a causé d’importants déplacements de population. Ces personnes se retrouvent pour la plupart logées dans des circonstances déplorables les exposant aux attaques des gangs et autres groupes armés.
Ce climat d’insécurité chronique constitue par ailleurs un terreau fertile au développement des groupes d’autodéfense et à l’augmentation des mouvements de « justice populaire », ce qui aggrave davantage la situation sécuritaire. Le rapport du BINUH note que le mauvais fonctionnement du gouvernement et la violence généralisée ont poussé des civils à commettre des crimes à l’encontre de membres présumés de gangs pour les empêcher d’entrer dans leurs quartiers. Le document indique par ailleurs que certains crimes commis par ces milices ont été « encouragés, soutenus ou facilités par des policiers de haut rang et des membres de gang appartenant au G9 et à ses alliés. »
Le rapport de la BINUH alerte également sur les nombreux crimes et violences sexuelles commises à l’encontre des femmes et des enfants par les membres de gangs pour semer la terreur au sein de la population et marqué leur domination sur les quartiers conquis. L’augmentation des cas de recrutement forcé d’enfants par les gangs préoccupe également la BINUH.
Face à l’extrême gravité de la situation, le BINUH est allé dans le sens du Haut-Commissariat et a réitéré son appel à la communauté internationale, l’enjoignant à déployer une force internationale spécialisée pour faire face à la crise.