Le 4 décembre, à l’issue du 62e sommet des chefs d’États et de gouvernements de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenu à Abuja (Nigéria), le projet de création d’une force régionale a été adopté. Omar Alieu Touray, président de la commission de la CEDEAO a précisé qu’il s’agirait d’une « force d’intervention contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels dans la sous-région ». En outre, il a également annoncé un financement sur fonds propres, face à l’échec des financements volontaires.
Néanmoins, la création de cette nouvelle force soulève des interrogations. Niagalé Bagayoko, présidente du Réseau africain pour le secteur de la sécurité (African Security Sector Network) s’est questionnée sur la portée de cet outil: « Le mécanisme mis en place ne pourra pas se limiter, comme la MINUSMA, à un mandat axé sur le territoire malien… La crise s’est étendue à un trop grand nombre de pays ». En effet, face à l’incertitude qui plane autour de l’avenir de la mission des Nations unies au MALI (MINUSMA), la CEDEAO travaille à une alternative.
Par ailleurs, Ramadan Zakaria Ousman, fondateur du Centre Tchadien des études stratégiques s’est alarmé d’une duplication d’initiatives déjà existantes. À ses yeux, il serait plus judicieux de « renforcer les moyens accordés à la force conjointe du G5 Sahel et lui permettre de se déployer, lui permettre de constituer une sorte de digue, plutôt que d’aller créer quelque chose de nouveau pour se rendre compte ensuite que ça ne marche pas ».