28 mars 2024
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Les rotations de la MINUSMA suspendues par les autorités maliennes

Le 14 juillet dernier, les autorités maliennes ont décidé de suspendre « Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la MINUSMA, y compris celles déjà programmées ou annoncées », selon une note du ministère malien des Affaires étrangères. La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) opère dans un contexte difficile depuis plusieurs mois, le gouvernement de transition malien ayant soumis la mission à des restrictions croissantes. Le renouvellement du mandat de la MINUSMA le mois dernier avait été accompagné d’une position ferme de l’État hôte, qui s’oppose à donner les autorisations nécessaires pour garantir la liberté de mouvement des casques bleus (voir le focus de notre dernière Lettre d’information à ce titre). Les tensions se sont également cristallisées sur la question des enquêtes menées par la mission sur les violations des droits humains présumément commises par les autorités maliennes.

Depuis le 14 juillet, ce sont donc les départs, arrivées et relèves du personnel de la mission qui sont bloquées, alors qu’ils sont, selon le porte-parole de l’ONU Fahran Faq « d’une importance cruciale pour l’efficacité opérationnelle de la mission et la sûreté et la sécurité du personnel ».

Cette décision intervient après l’arrestation le 10 juillet de 49 soldats ivoiriens à l’aéroport de Bamako par les autorités maliennes. Ces soldats sont considérés par le Mali comme étant des « mercenaires » qui auraient pour objectif « de briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ». La Côte d’Ivoire demande la libération immédiate de ces soldats et affirme qu’ils ont été déployés comme éléments nationaux de soutien (NSE) dans le cadre d’une convention signée avec la MINUSMA en 2019. L’ONU a confirmé l’existence de ce contrat, mais précise que depuis aucun soldat ivoirien n’avait de fait été déployé.

De plus, la situation politique entre la Côte d’Ivoire et le Mali est assez tendue, notamment puisque Yamoussoukro avait été très active au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) pour la mise en place de sanctions contre Bamako (sanctions pourtant levées récemment).

Les rotations ne pourront être rétablies que lors d’une réunion organisée par les autorités maliennes, qui n’ont pour le moment donné aucune précision sur une hypothétique date.

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