Le « Maintien de la paix » réduit le nombre de morts, mais la violence non létale exerce également une influence tant sur la paix positive que sur la stabilité. Nous évaluons l’effet des soldats de la paix sur un type particulier de violence : la violence sexuelle. Nous postulons que les soldats de la paix rendent ces violences plus difficiles et favorisent des changements institutionnels et culturels qui diminuent l’ampleur de cette violence. Nous constatons que les missions réduisent la possibilité que ces violences soient commises et en limitent la prévalence ; et que les déploiements plus importants et les missions multidimentionnelles sont plus efficaces.
Lorsqu’il s’agit de mettre fin aux violences, les gouvernements réagissent plus rapidement que les groupes rebelles à la présence de contingents militaires ; les rebelles réagissent particulièrement bien lorsque les missions comportent d’importantes composantes civiles. Ces constats nourrissent notre compréhension du maintien de la paix de trois manières simples ; nous incluons la violence non létale dans notre évaluation du maintien de la paix ; nous soulignons l’importance de la taille des missions, et attirons l’attention sur la capacité d’utiliser la force et sur les programmations dirigées par des civils comme autant d’éléments déterminants pour l’efficacité ; et nous démontrons que la prise en compte de la violence non létale demande les mêmes outils que pour la violence létale mais est d’autant plus efficace qu’elle implique des initiatives d’origine civile…
- Ce document est la version française de la publication originale : « Does Peacekeeping Really Bring Peace? Peacekeepers and Combatant-perpetrated Sexual Violence in Civil Wars« , rédigée par Shanna Kirschner & Adam Miller, publiée par le Journal of Conflict Resolution en février 2019
- Sa traduction en français a été réalisée par l’Observatoire Boutros-Ghali, grâce à un financement des Affaires mondiales Canada