Le rapport de l’International Peace Institute, publié en février dernier, fait le bilan de sept ans d’activités du Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie.
Autorisé en 2009, l’UNSOA représente une nouvelle modalité d’action dans le domaine du maintien de la paix, étant la première mission chargée d’épauler une opération de paix menée par une organisation régionale – l’Union africaine. À l’heure du renforcement de la coopération entre l’UA et l’ONU, et de la multiplication des opérations de paix mixtes, le rapport de l’IPI souligne les forces et faiblesses des partenariats opérationnels entre les deux organisations. Paul Williams, auteur de l’étude et chercheur à la Washington University, y suggère que si l’UNSOA a permis une augmentation significative des capacités de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, la coopération entre les deux entités reste sujette à amélioration. Le rapport pointe en particulier l’incapacité de l’UNSOA à s’adapter à l’évolution de la mission de l’AMISOM, alors que le territoire sur lequel cette dernière opérait s’agrandissait – de 2011 à 2012, l’aire couverte par l’AMISOM est passée de 100 km² à 400 000 km². L’écartèlement des ressources de l’UNSOA alors que l’aire géographique opérationnelle de l’AMISOM s’accroissait a durablement diminué la capacité de l’UNSOA à seconder l’opération de l’UA, soulignant le manque de flexibilité du mandat de la première. Le rapport pointe également les conflits inhérents aux différences de cultures de travail des deux organisations.
Source : Paul D. Williams, “UN Support to Regional Peace Operations: Lessons from UNSOA”, International Peace Institute, février 2017, New York.
Crédits image : UN Photo/Devra Berkowitz