Lisa Sharland et Jenny Lorentzen, « Women, Peace and Security in MONUSCO: Trends, Lessons and Emerging Practices », Norwegian Institute of International Affairs, octobre 2024.
Lisa Sharland et Jenny Lorentzen, « Women, Peace and Security in MONUSCO: Trends, Lessons and Emerging Practices », Norwegian Institute of International Affairs, octobre 2024.
Dans un rapport publié par le Norwegian Institute of International Affairs (NUPI), Lisa Sharland, cheffe d’équipe au Stimson Center et Jenny Lorentzen chercheuse senior à NUPI, s’intéressent à la façon dont la MONUSCO a mis en place dans son mandat les dimensions liées à l’Agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) entre 2010 et 2021.
Le rapport souligne que les mandats des missions en RDC (MONUC puis MONUSCO) ont été marqués par l’évolution de la prise en compte des enjeux liés au genre par le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), avec l’émergence et le développement du cadre normatif qu’est l’Agenda FPS. Depuis l’adoption de la résolution 1325 (S/RES/1325) en 2000, de plus en plus de dispositions relatives à l’Agenda FPS sont incluses dans les mandats des missions de paix.
La façon dont les enjeux FPS sont appréhendés et mis en œuvre par la MONUSCO a beaucoup évolué. En effet, au début le mandat FPS de la MONUSCO était centré sur la protection des femmes et enfants sans mention de la participation des femmes. Entre 2015 et 2021 les références FPS se multiplient et la compréhension des enjeux FPS s’élargit pour inclure un accent plus important sur la participation des femmes à la prévention des conflits et aux processus politiques. Ces évolutions du mandat ont reflété l’évolution de la réflexion et des priorités politiques sur l’Agenda FPS parmi les États membres du CSNU, mais aussi les nouveaux besoins politiques et sécuritaires dans le pays.
Les autrices rapportent que la MONUSCO a mis en place plusieurs pratiques innovantes qui ont permis d’avancer pour l’égalité des sexes dans le pays. Un élément crucial mis en avant est l’engagement des hauts responsables de la mission à montrer l’exemple et à soutenir les efforts de responsabilisation au sein de la mission.
Cependant, des lacunes et des obstacles majeurs ont empêché certaines avancées et les femmes en RDC font toujours face à d’importants niveaux d’inégalité et de violence. Parmi ces obstacles on trouve un manque de capacités et de ressources à disposition de la mission. Ensuite le manque de confiance lorsqu’il s’agit de protection des femmes dans les institutions de sécurité nationales (police et armée) a rendu difficile les actions de la mission dans ce cadre. La lenteur de la mise en place des réformes avec d’importants stéréotypes de genre qui subsistent a été un autre obstacle. La mission a pu commencer à apporter certains changements modestes et progressifs mais qui pour durer et apporter un changement transformationnel doivent être soutenus notamment au niveau national
Les autrices terminent leur rapport par une série de recommandations à destination de la MONUSCO, du CSNU, des États membres, des pays contributeurs de troupes et de police, du siège des Nations unies et des autorités hôtes.
Julia Palik et Hana Salama, « Challenging the Invisibility of Women Combatants: Five Steps Towards Gender-Responsive DDR », Global Observatory, octobre 2024.
Julia Palik et Hana Salama, « Challenging the Invisibility of Women Combatants: Five Steps Towards Gender-Responsive DDR », Global Observatory, octobre 2024.
Dans cet article publié sur le site Global Observatory (International Peace Institute -IPI), Julia Palik, chercheuse principale à l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (PRIO) et chercheuse à l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) et Hana Salama chercheuse au sein du programme « Genre et désarmement » de l’UNIDIR s’intéressent aux programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Plus précisément, elles se concentrent sur l’intégration croissante mais encore trop limitée des femmes combattantes dans ces derniers. Malgré l’objectif de l’Agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) d’inclure les femmes dans tous les processus de paix et sécurité, la participation des femmes combattantes dans les programmes de DDR restent encore trop minime voire symbolique.
Les programmes de DDR ont largement évolué, notamment dans leur vision de la sécurité qui s’est élargie, et une attention croissante a été accordée aux femmes combattantes, bien que cela reste encore insuffisant. Or, plusieurs mécanismes reconnaissent que les femmes ont des besoins et des expériences différentes à prendre en compte dans les programmes de DDR mais les dispositions d’accords de paix concernant les programmes DDR ainsi que les programmes DDR eux-mêmes continuent d’exclure les femmes en général et les combattantes en particulier.
Afin de remédier à ce manquement les autrices proposent cinq étapes pour faire en sorte que les processus de DDR soient plus sensibles au genre et intègrent les femmes de façon significative.
La première étape consiste à inclure les femmes ex-combattantes dans les pourparlers de paix et les négociations DDR, afin qu’elles puissent mettre en avant leurs besoins et défis spécifiques à inclure dans les programmes de DDR. En effet, les femmes sont plus à même de subir des violences et exploitations sexuelles et leur participation à un groupe armé est souvent vue comme une violation des normes de genre et peut conduire à leur stigmatisation.
Ensuite la deuxième étape est de mentionner explicitement les femmes combattantes dans les dispositions DDR afin de rendre responsables les parties au conflit et les responsables DDR quant à la mise en œuvre des dispositions relatives aux femmes.
Pour la troisième étape, Julia Palik et Hana Salama recommandent d’inclure des experts du genre dans les équipes DDR afin de garantir que les expériences, intérêts et demandes des combattantes puissent être pris en compte le mieux possible.
La quatrième étape invite à mettre en œuvre un budget sensible au genre et à suivre sa mise en œuvre.
Enfin, la dernière étape demande de prendre en compte les enjeux liés aux masculinités dans les programmes de DDR, ce qui est pour le moment absent en raison notamment du manque de directives pour les praticiens du DDR à ce titre.
Les deux autrices concluent leur article en soulignant que le prochain 25e anniversaire de l’Agenda FPS doit être l’occasion pour la communauté internationale de renforcer l’inclusion des femmes combattantes dans les processus de DDR.
Gretchen Baldwin et Marta Bertea, « Where next for the Women, Peace and Security agenda? », SIPRI, octobre 2024.
Gretchen Baldwin et Marta Bertea, « Where next for the Women, Peace and Security agenda? », SIPRI, 1er octobre 2024.
Dans cet article publié sur le site du Stockolm International Peace Research Institute (SIPRI), Gretchen Baldwin et Marta Bertea, respectivement chercheuse et stagiaire au sein du SIPRI, profitent du 24e anniversaire de la résolution 1325 (2000), fondatrice de l’Agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) pour réfléchir à sa pertinence, comprendre les obstacles actuels des défenseurs de l’Agenda et faire le bilan de sa mise en œuvre et des lacunes qui persistent. L’article se concentre sur deux enjeux en particulier, le choix à faire entre l’élargissement de l’Agenda par le vote d’une nouvelle résolution et le renforcement de sa mise en œuvre (1) et ensuite le défi de la sécurisation de la mise en œuvre de l’Agenda et les façons de lutter contre cette dérive (2).
Les autrices commencent par revenir sur les origines de l’Agenda FPS, et le vote de la résolution 1325 en 2000 qui a constitué un vrai tournant pour les défenseurs de l’égalité des sexes. Elles rappellent que depuis neuf autres résolutions ont été votées et en 2024 et que 56% des États membres de l’ONU ont adopté un plan d’action national pour la mise en œuvre de l’Agenda FPS. Malgré ces avancées importantes, Gretchen Baldwin et Marta Bertea rappellent de nombreux défis auxquels fait face l’Agenda FPS comme le manque de ressources et la militarisation. En effet une dérive importante notée par les autrices est le fait que le discours dominant sur la mise en œuvre de l’Agenda semble se centrer sur la sécurité plus que sur la paix au détriment d’autres éléments clés de l’Agenda comme la consultation de la société civile ou la participation des femmes aux négociations de paix.
À l’aube du 24e anniversaire de l’Agenda, Gretchen Baldwin et Marta Bertea expliquent que le vote d’une nouvelle résolution semble peu probable, notamment puisque depuis plusieurs années les questions liées au genre et à l’égalité des sexes sont synonymes de désaccords et de tensions au sein du Conseil de sécurité.
Selon elles, la priorité pour faire avancer l’Agenda FPS serait de lutter activement contre l’approche de plus en plus sécuritaire et militaire de sa mise en œuvre, qui se concentre sur les conséquences des conflits violents plutôt que d’essayer de remettre en question les conditions structurelles de ces derniers. Récemment, la mise en œuvre de l’Agenda FPS a été étroitement liée avec la réalisation de la parité hommes-femmes dans les structures militarisées, ce qui, rappellent les autrices, va à l’encontre, de l’objectif initial transformateur de l’Agenda, et met de côté d’autres priorités.
Gretchen Baldwin et Marta Bertea terminent en soulignant l’importance de continuer à soutenir la mise en œuvre des quatre piliers de l’Agenda, comme cela est mentionné dans le récemment adopté Pacte pour l’avenir.
Natalie Domaas et al, « I see myself as equal parts woman and soldier” - Gender and disarmamement demobilization, reintegration (DDR) Programmes in the DRC and reflections of the P-DDRCS », Conflict Research Group Policy Brief, août 2024.
Natalie Domaas et al, « “I see myself as equal parts woman and soldier” - Gender and disarmamement demobilization, reintegration (DDR) Programmes in the DRC and reflections of the P-DDRCS », Conflict Research Group Policy Brief, août 2024.
Dans ce rapport publié par le Conflict Research Group, Natalie Domaas et Maria Martin de Almagro Iniesta, chercheuses à l’Université de Gand, et Sylvie Imata et Eric Banyangadu, chercheurs au sein du Groupe d’Etudes sur les Conflits et la Sécurité Humaine (GEC-SH) à Bukavu en République démocratique du Congo (RDC), s’intéressent à la place des femmes anciennes combattantes en RDC dans le cadre des processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). L’objectif de ce rapport est de mieux comprendre comment les enjeux et politiques de genre peuvent influencer les réalités de ces femmes, ainsi que de développer une meilleure compréhension de la façon dont le genre est perçu et compris dans un contexte congolais. En soulignant les divergences entre la politique et la pratique du genre dans les programmes de DDR, ce rapport cherche à souligner l’importance de baser les politiques internationales sur les connaissances locales et les expériences vécues afin de créer des programmes plus efficaces, inclusifs et adaptés au contexte.
La RDC a connu quatre processus de DDR et c’est seulement à partir de 2008 que ces derniers ont inclus une stratégie globale en matière de genre. Cela n’a malheureusement pas empêché l’exclusion des femmes ex-combattantes dans la majorité des cas, et lorsqu’elles étaient incluent le soutien n’était pas à la hauteur de leurs besoins. Ce rapport se concentre sur le programme le plus récent, le programme de démobilisation, de désarmement, de relèvement communautaire et de stabilisation (P-DDRCS), censé mettre plus l’accent sur l’aspect communautaire et qui va au-delà du groupe des ex-combattants pour inclure d’autres groupes, notamment les femmes, les hommes, les garçons et les filles impactés par le conflit dans ces communautés.
Les auteurs du rapport se sont appuyés sur une série d’entretiens avec des femmes ex-combattantes ainsi qu’avec les autorités locales de Bukavu, Sud-Kivu. Les résultats ont montré que la majorité des ex-combattantes ne passaient pas par le programme de DDR mais choisissaient l’auto-démobilisation pour souvent rejoindre l’armée régulière. Plusieurs raisons sont avancées pour cela :
- Les programmes de DDR restent encore trop méconnus
- Il existe encore une stigmatisation liée au rôle d’ex-combattante pour les femmes qui préfèrent le cacher
- Les programmes de DDR en RDC ont majoritairement échoué par le passé
- Les opportunités économiques ou éducatives sont (perçues comme) trop limitées, ce qui pousse parfois les femmes vers la prostitution ou le retour vers un groupe armé.
Enfin les auteurs proposent une série de recommandations :
- Il faut tenir compte de la manière dont les expériences vécues par les femmes au sein des différentes structures militaires influencent leur décision future de participer ou non au P-DDRCS
- Il faut une meilleure communication autour des programmes de DDR et de leurs résultats positifs
- Il faut une évaluation contextualisée de l’accès et des besoins avant de créer tout programme
- Il faut mieux intégrer les concepts clés tels que le genre dans les programmes de DDR d’une manière pertinente et flexible pour les communautés concernées
La réinsertion des ex-combattants doit se faire au cas par cas.
« 5 étapes pour atteindre les objectifs de 2028 en matière de parité hommes-femmes dans les opérations de maintien de la paix », DCAF, mars 2024.
« 5 étapes pour atteindre les objectifs de 2028 en matière de parité hommes-femmes dans les opérations de maintien de la paix », DCAF, 12 mars 2024.
Cet article a été publié par le Geneva centre for security sector governance (DCAF), organisme notamment en charge de la mise en œuvre de l’initiative Elsie sur l’augmentation des femmes en uniformes dans les opérations de paix de l’ONU et de la méthodologie d’évaluation des opportunités pour les femmes dans les opérations de paix (MOWIP). Il revient sur la façon d’augmenter le nombre de femmes en uniforme dans les opérations de paix de l’ONU afin d’atteindre les cibles de parité fixées pour 2028 dans le document Uniformed Gender Parity Strategy 2018-2028.
Malgré une augmentation constante des femmes déployées en opérations de paix depuis 2018, elles restent sous-représentées, en effet seulement 7% des militaires déployés sont des femmes alors que niveau police, seulement on comptait seulement 16% de femmes dans les unités de police constituées et 19% parmi les officiers de police. L’article souligne également qu’augmenter les chiffres c’est bien mais cela reste insuffisant, il faut viser une participation significative des femmes, c’est-à-dire qu’elles aient les mêmes opportunités, rôles et ressources que les hommes et qu’on répondent à leurs besoins et attentes.
Afin d’améliorer le recrutement de femmes dans les opérations de paix, il existe plusieurs mesures concrètes que les États contributeurs peuvent mettre en place. Ils peuvent pour cela s’inspirer des bonnes pratiques soulignées par les pays qui ont adopté la méthodologie MOWIP. L’article insiste sur l’importance d’engager les responsables de haut-niveau dans les changements de pratiques et de politiques au niveau opérationnel.
L’article termine en donnant cinq étapes clés pour atteindre les cibles onusiennes de 2028 :
- Ne pas restreindre les possibilités de déploiement à des préjugés sexistes et se rappeler que femmes et hommes peuvent jouer tous les rôles dans les OP
- Sensibiliser aux opportunités d’emploi dans les OP avec notamment des femmes comme modèles et mentors
- Accroître les possibilités de formation et de développement pour que les femmes puissent atteindre les exigences de recrutement de l’ONU et faire en sorte que les compétences acquises lors des missions de maintien de la paix soient valorisées lors du retour au pays
- Améliorer les politiques familiales pour que les hommes et femmes soutiens de famille soient mieux accompagnés
- Développer le soutien psychosocial et les services de santé mentale pour les hommes et femmes participant à des OP, avant, pendant et après leur déploiement, ainsi que pour leur famille.
Marie-Joelle Zahar et Laurence Deschamps Laporte, « Is the Future of Peacekeeping Female? Middle Powers, Liberal Internationalism and the 1325 Agenda », Journal of Intervention and Statebuilding, juillet 2023.
Marie-Joelle Zahar et Laurence Deschamps Laporte, “Is the Future of Peacekeeping Female? Middle Powers, Liberal Internationalism and the 1325 Agenda”, Journal of Intervention and Statebuilding, 2023.
Marie-Joelle Zahar et Laurence Deschamps Laporte, “Is the Future of Peacekeeping Female? Middle Powers, Liberal Internationalism and the 1325 Agenda”, Journal of Intervention and Statebuilding, 2023.
« Dans cet article paru dans le Journal of Intervention and Statebuilding, Marie-Joelle Zahar professeure de sciences politiques à l’Université de Montréal et Laurence Deschamps-Laporte assistante professeur à l’Université de Montréal s’intéressent à la mise en œuvre de l’Agenda 1325 dans les opérations de paix de l’ONU. Plus spécifiquement elles évaluent son impact limité qui selon elles n’est pas seulement dû à l’opposition des États membres de l’ONU plus conservateurs mais plutôt à la manière dont les puissances moyennes libérales (dont le Canada et les pays nordiques) l’ont promu.
Les autrices partent du constat que les pays nordiques et le Canada ont largement soutenu le volet opérations de paix de l’Agenda 1325 par des initiatives comme le Groupe des Amis de la résolution 1325 créé en 2000 ou plus récemment l’Initiative Elsie, et que ces pays ont donc joué un rôle majeur dans les efforts mis en œuvre mais aussi dans la façon dont cet Agenda a été pensé et implémenté.
Elles soulignent d’abord que les efforts d’intégration de l’Agenda 1325 dans les opérations de paix a eu deux impacts : au niveau des pratiques et au niveau de la socialisation. Concernant les pratiques : deux en particulier montrent les efforts de l’Agenda 1325 : la collecte de données ventilées par sexe et la désignation des « composantes genre » (les conseillers genre, les unités genre et les points focaux genre) dans les opérations de paix. Ensuite, au niveau de la socialisation, les autrices se sont penchées sur les initiatives visant à convaincre les États de mettre en œuvre des changements en faveur de l’inclusion des femmes dans la police et les forces armées, ainsi que de leur déploiement dans les missions de maintien de la paix. À ce titre, elles soulignent deux outils : les formations sur le genre et les initiatives pour augmenter le nombre de femmes en uniformes dans les opérations de paix comme l’Initiative Elsie.
Ensuite, les deux chercheuses se penchent sur les raisons qui peuvent expliquer les limites des résultats de l’Agenda FPS concernant les opérations de paix. Elles soulignent d’abord que les Amis de la résolution 1325 ainsi que le Secrétariat de l’ONU ont privilégié une approche basée sur l’argument de l’efficacité opérationnelle plus que sur l’égalité. Or, il n’existe aucune preuve qu’avoir plus de femmes dans les opérations de paix permet une meilleure efficacité opérationnelle. De plus, ces arguments tendent à promouvoir une vision essentialiste des femmes, ce qui va à l’encontre des objectifs premiers de l’Agenda 1325. Enfin, les autrices soutiennent que des actions symboliques plus que réellement transformatrices ont été choisies en priorité concernant cet Agenda, notamment en se concentrant sur l’augmentation chiffrée des femmes en uniformes. »
Phoebe Donnelly, « Small Changes, Big Impacts: WPS Achievements in Contingent Owned Equipment Manual Negotiations », IPI, avril 2023.
Phoebe Donnelly, “Small Changes, Big Impacts: WPS Achievements in Contingent Owned Equipment Manual Negotiations”, IPI, 18 avril 2023.
- Phoebe Donnelly, “Small Changes, Big Impacts: WPS Achievements in Contingent Owned Equipment Manual Negotiations”, IPI, 18 avril 2023. Dans cet article, Phoebe Donnelly cheffe du projet Femmes, paix et sécurité à l’International Peace Institutese penche sur les récents changements adoptés pour le Manuel relatif aux équipements appartement aux contingents (Contingent Owned Equipment (COE)) qui s’inscrivent dans la lignée de l’agenda Femmes, paix et sécurité et plus spécifiquement répondent aux objectifs de la Uniformed Gender Parity Strategy. Elle revient d’abord sur le fait que les femmes en uniforme dans les opérations de paix de l’ONU font face à différents obstacles et notamment des obstacles de type matériel et logistique, comme le manque d’accès à des produits hygiéniques ou encore le fait que les uniformes ne soient pas à leur taille. Le Manuel relatif aux équipements appartement aux contingents est négocié tous les trois ans et la négociation de cette année a vu plusieurs changements significatifs adoptés qui permettent de rendre les environnements des opérations de paix plus inclusifs et adaptés aux femmes. Phoebe Donnelly note plusieurs de ces révisions, notamment celles sur les logements des soldats de la paix avec la garantie de la dignité et de l’hygiène dans les installations d’ablution (lavage du corps) en disposant d’une plomberie et d’installations qui assurent l’intimité et permettent d’éliminer correctement les produits menstruels. Également, un des changements porte sur les kits d’équipement des soldats et policiers, spécifiant qu’ils doivent désormais tenir compte des « différences physiologiques entre les hommes et les femmes, y compris les tailles ». Cette révision est importante puisque certains équipements comme les gilets pare-balles sont censés être « unisexes » or ils sont conçus sur la base de données anthropométriques masculines. Une autre révision importante a été faite au niveau du protocole d’accord, un élément clé du manuel qui sert d’accord légal entre l’ONU et les pays contributeurs. Auparavant le protocole d’accord stipulait que le personnel en uniforme ne devait pas nuire à la population locale, mais rien ne mentionnait la façon de traiter le reste du personnel en uniforme, et cela a été modifié en 2023 à la lumière des différentes accusations d’abus, harcèlements et violences sexuelles du personnel des opérations de paix. Phoebe Donnelly, conclut en insistant sur l’importance de tels changements, puisqu’ils permettent une forme de standardisation nécessaire au niveau des pays contributeurs qui arrivent souvent avec leur propre équipement en mission et se font rembourser ensuite. Ces révisions ne résolvent pas tous les problèmes des femmes en uniforme mais restent une avancée significative.
Laura E. Kirkpatrick, « Gender Parity in Top Levels of UN Peace and Political Operations Is Still Out of Reach », Passblue, Février 2023.
Laura E. Kirkpatrick, “Gender Parity in Top Levels of UN Peace and Political Operations Is Still Out of Reach”, Passblue, 28 Février 2023.
- Laura E. Kirkpatrick, “Gender Parity in Top Levels of UN Peace and Political Operations Is Still Out of Reach”, Passblue, 28 Février 2023. Dans cet article paru sur Passblue, Laure Kirkpatrick s’intéresse à la parité hommes-femmes au niveau des postes de haut niveau au sein des missions sur le terrain de l’ONU. L’article souligne que contrairement à ce qu’affirmait en décembre le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres la parité n’est pas atteinte parmi les chefs et chefs adjoints des opérations sur le terrain. Ce dernier s’est engagé depuis le début de son premier mandat à augmenter significativement le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau dans le domaine du maintien de la paix, une réussite en soit mais qui reste bien loin d’un strict 50-50. En effet en 2016 on comptait seulement 13% de femmes occupant des postes de direction dans le domaine du maintien de la paix, aujourd’hui on est à 36%. Le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric a cependant rappelé que le Secrétaire général n’est pas le seul responsable pour atteindre la parité pour des postes de ce niveau puisque les chefs des missions sont choisis en consultation avec le Conseil de sécurité. De plus les États membres proposent également des candidates et à ce jour seuls 80 des 193 membres ont nommé une femme à un poste d’opération sur le terrain. Il a également souligné les efforts du Secrétaire général pour diversifier le vivier pour les nominations, avec des résultats visibles. L’article analyse les chiffres des 36 opérations de l’ONU déployées sur le terrain : 12 missions de maintien de la paix sous l’autorité du Département des opérations de paix (DOP) et 24 missions sous l’autorité du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, dont 14 missions politiques spéciales, neuf autres présences politiques et une mission de soutien. Quelques chiffres importants ressortent de cette étude :
- Sur les 36 postes on compte 23 postes occupés par des hommes et 13 par des femmes.
- 8 ont le statut d’envoyés spéciaux, de coordinateurs spéciaux ou d’envoyés personnels du secrétaire général. Parmi ces 8 personnes, seules 2 sont des femmes. Parmi les 28 autres chefs de mission, on recense 40 % de femmes.
- Les femmes sont plus nombreuses à occuper le poste d’adjoint que de chef principal.
- Une seule mission, au Kosovo, a une équipe entièrement féminine à sa tête.
Gretchen Baldwin, « Considering the future of gender and peace operations : strategic debates and operational challenges », SIPRI, Décembre 2022.
Gretchen Baldwin, “Considering the future of gender and peace operations : strategic debates and operational challenges”, SIPRI, Décembre 2022.
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Gretchen Baldwin, “Considering the future of gender and peace operations : strategic debates and operational challenges”, SIPRI, Décembre 2022. Dans ce rapport du SIPRI, Gretchen Baldwin, s’intéresse à la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, paix et sécurité (FPS) dans les opérations de paix, plus de vingt ans après l’adoption de la résolution 1325 (2000). Elle s’intéresse ici non seulement aux opérations de paix (OP) onusiennes mais aussi à celles mises en place par d’autres organisations comme l’Union européenne ou l’Union africaine. L’autrice souligne que l’Agenda FPS a mis un peu de temps avant de décoller réellement mais que depuis au moins dix ans sa mise en œuvre l’a éloigné de ses racines radicales et progressistes. Gretchen Baldwin énumère d’abord cinq débats stratégiques sur le genre et les opérations de paix. Le premier est le dilemme autour de la participation et l’importance d’aller au-delà des chiffres, elle souligne notamment les limites des systèmes de quotas. Le second débat s’intéresse à la place des hommes et des enjeux de masculinités, qui sont souvent exclus puisque le terme de genre est trop souvent associé exclusivement aux femmes. Le troisième débat porte sur la définition de la notion de genre et ses limites, notamment lorsqu’elle n’est pas holistique et peut exclure les personnes LGBTQIA+, ce qui a poussé certaines personnes à promouvoir l’adoption d’un programme genre, paix et sécurité et non seulement femmes, paix et sécurité. Le quatrième débat stratégique porte sur le nécessaire équilibre entre les efforts et stratégies faites au niveau des OP et celles faites à l’extérieur de la mission. Enfin, le dernier débat porte sur le genre et les défis de sécurité non traditionnels, comme la lutte contre l’extrémisme violent par exemple.
L’autrice développe ensuite les défis opérationnels qui bloquent la mise en œuvre complète de l’Agenda FPS au niveau des OP :
- Les ressources
- La responsabilité
- Les obstacles au recrutement
- La mise à l’échelle de la dimension de genre dans les OP
- Les tensions entre l’intégration (mainstreaming) et le cloisonnement.
- La sécurisation des OP et le gender-washing.
Gretchen Baldwin termine en appelant les praticiens, les décideurs politiques, les chercheurs et les défenseurs à ne pas se reposer sur leurs lauriers en raison de la popularité apparente de l’Agenda FPS mais plutôt de redoubler d’efforts pour assurer la durabilité à long terme de la mise en œuvre de l’agenda FPS, conformément à sa lecture la plus progressiste.
Dustin Jonshon, « Women as the Essential Protectors of Children ?: Gender and Child Protection in UN Peacekeeping », International Peacekeeping, janvier 2022.
Dustin Jonshon, « Women as the Essential Protectors of Children ?: Gender and Child Protection in UN Peacekeeping », International Peacekeeping, janvier 2022.
- Dustin Jonshon, « Women as the Essential Protectors of Children ?: Gender and Child Protection in UN Peacekeeping », International Peacekeeping, janvier 2022. Dans cette étude, Dustin Johnson cherche à comprendre l’impact de la question de la diversité de genre dans l’efficacité des missions de maintien de la paix et en particulier dans l’application du mandat de protection des enfants. Il s’est concentré sur l’analyse des guides et manuels de l’ONU relatifs à la protection des enfants dans un contexte d’opération de paix. Il y analyse notamment les représentations qui sont faites des casques bleus et des enfants. Il constate que, même si l’évolution de la pratique du maintien de la paix a entrainé des changements positifs en particulier dans la participation des femmes, ces documents mettent en évidence différentes constructions de genre limitantes qui peuvent conduire à des erreurs et des errances au sein des casques bleus. Ainsi, la protection physique des enfants est implicitement présentée comme dépendante des hommes alors que le soin est subordonné aux femmes. De plus, la représentation des enfants comme victime de la guerre et non comme acteur potentiel d’un conflit, participe à la construction d’une protection exclusivement masculine. Par ailleurs, il note que dans ces ouvrages le genre est représenté pour les enfants comme une cause de vulnérabilité alors qu’il est, pour les casques bleus, présentés comme un facteur d’efficacité opérationnelle. Finalement, cette étude illustre comment ces représentations peuvent conduire à des lacunes dans l’efficacité des politiques et des pratiques de maintien de la paix et en particulier dans le mandat de protection des enfants.
Marie Cold-Ravnkilde, Marsha Henry, Robin May Schott & Nina Wilén,« Inclusion is Not Enough to Achieve Gender and Racial Equality in Global Peace and Security » , DIIS, décembre 2021.
Marie Cold-Ravnkilde, Marsha Henry, Robin May Schott & Nina Wilén, Inclusion is Not Enough to Achieve Gender and Racial Equality in Global Peace and Security, DIIS, décembre 2021.
- Marie Cold-Ravnkilde, Marsha Henry, Robin May Schott & Nina Wilén, Inclusion is Not Enough to Achieve Gender and Racial Equality in Global Peace and Security, DIIS, décembre 2021. Les auteurs viennent mettre en lumière dans la note d’orientation publiée par Danish Institut International Studies le 3 décembre, des recommandations pour atteindre l’égalité des sexes dans les opérations de paix. Les vingt dernières années ont en effet entraîné une augmentation significative de la sensibilisation aux pratiques de guerre qui nuisent aux femmes, y compris le viol et les abus sexuels. Pour les auteurs, il s’agit d’aller au-delà de la question de la place des femmes, pour comprendre de manière plus globale les hiérarchies de pouvoir genrées et racialisées dans les mondes civil et militaire. Les expériences du maintien de la paix depuis les années 2000 mettent en évidence la nécessité d’une appproche intersectionnelle pour examiner comment les systèmes de pouvoir, y compris le genre, la race, les axes Nord-Sud, l’âge, la classe et la religion, coexistent et interagissent les uns avec les autres. Ainsi pour parvenir à une égalité effective des sexes, les Etats membres de l’ONU, au moins, devraient :
- Déplacer l’attention du nombre de femmes dans l’armée vers le fait de rendre la culture de l’armée plus inclusive,
- Accroître les capacités et les compétences des soldats de la paix sur les questions d’inégalités locales et mondiales,
- Renforcer les mécanismes externes pour traiter les questions d’exploitation et d’abus sexuels par et contre tout personnel militaire et civil.
Wenche Iren Hauge, « "Nobody Listens to Us”: Minors in DDR Processes – The Gender Dimension », PRIO Paper, 2021.
Wenche Iren Hauge, « Nobody Listens to Us”: Minors in DDR Processes – The Gender Dimension », PRIO Paper, 2021.
- Wenche Iren Hauge, « Nobody Listens to Us”: Minors in DDR Processes – The Gender Dimension », PRIO Paper, 2021. Wenche Iren Hauge s’est intéressée à la question des personnes mineures dans les situations de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), à travers deux enquêtes de terrain en Colombie et au Népal. De ses 47 interviews ressortent plusieurs constats : les interviewé.e.s ont en grande majorité rejoint un groupe armé de leur plein gré, y ont trouvé une certaine forme de sécurité et ont, au cœur du processus de DDR, souffert de leur séparation d’avec les combattants majeurs. Leur réunion avec leurs familles et leur réintégration au sein de communautés locales a été, dans la plupart des cas, un échec. Ils se sentent oubliés et ignorés, un interrogé allant jusqu’à affirmer : « personne ne nous écoute ». Hauge met en exergue la situation spécifique des jeunes filles au sein du processus. Les filles interrogées affirment avoir trouvé une forme de protection et de sécurité au sein des groupes armés, notamment contre les risques de viols et d’abus, voire une forme d’émancipation, les guérillas leur attribuant des responsabilités au-delà des cadres de genre traditionnels dans leurs régions respectives. Elles rencontrent des difficultés spécifiques lors du DDR, à la fois rejetées pour leurs attitudes jugées non-conformes aux normes sociales des communautés locales, mais aussi stigmatisées si elles sont enceintes ou ont des enfants hors du cadre traditionnel du mariage. Hauge recommande à l’ONU de revoir ses standards IDDR afin de mieux prendre en compte les besoins spécifiques des mineurs, sur la base des multiples constats d’échecs de son rapport, avec un accent particulier sur les besoins spécifiques des filles, touchées par des problèmes mal pris compte par les normes actuelles.
Dr. Anna Naa Adochoo Mensah, « Gender Mainstreaming in UN Peace Operations and the Prevention of the Recruitment and Use of Child Soldiers », Allons-y: Journal of Children, Peace and Security, mars 2021.
Dr. Anna Naa Adochoo Mensah, « Gender Mainstreaming in UN Peace Operations and the Prevention of the Recruitment and Use of Child Soldiers », Allons-y: Journal of Children, Peace and Security, mars 2021.
- Dr. Anna Naa Adochoo Mensah, « Gender Mainstreaming in UN Peace Operations and the Prevention of the Recruitment and Use of Child Soldiers », Allons-y: Journal of Children, Peace and Security, mars 2021. Le Dr. Anna Naa Adochoo Mensah analyse, dans cet article l’influence de la résolution 1325(2000) relative à l’intégration de la dimension du genre dans les opérations de paix sur la prévention du recrutement des enfants. Cet article vise à contribuer au plaidoyer en faveur de l’inclusion de plus de femmes dans les OP en soulignant leur rôle dans la prévention du recrutement des enfants. En effet, si le déploiement des opérations de paix permet de mettre en place des systèmes d’alerte précoce contre le recrutement des enfants, l’intégration de la dimension de genre dans les OP facilite et améliore les mécanismes de détection des indicateurs de recrutement et d’utilisation d’enfants dans les armées régulières ou irrégulières. Anna Naa Adochoo Mensah soutient que les femmes ont un rôle spécifique à jouer dans la protection des enfants et dans la rupture du cycle de leur recrutement. Une approche globale qui prend en compte la dimension du genre à chaque étape doit être adoptée pour mettre fin au cercle vicieux du recrutement et de l’utilisation des enfants par les groupes armés. Pour l’auteure, une meilleure représentation des femmes ne peut être atteinte que si l’on s’attaque aux défis et obstacles qui privent les femmes d’éducation, de reconnaissance et d’acceptation dans les sphères socio-économiques et politiques.
Lisa Sharland, « Women, Peace, and Security Mandates for UN Peacekeeping Operations: Assessing Influence and Impact », IPI, janvier 2021.
Lisa Sharland, « Women, Peace, and Security Mandates for UN Peacekeeping Operations: Assessing Influence and Impact », IPI, janvier 2021.
- Lisa Sharland, « Women, Peace, and Security Mandates for UN Peacekeeping Operations: Assessing Influence and Impact », IPI, janvier 2021. Lisa Sharland évalue, dans cette note d’information, l’influence et l’impact de l’inclusion du langage sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS) dans les mandats des missions de paix sur la mise en œuvre de l’agenda FPS sur le terrain. Bien qu’au cours des vingt dernières années, le Conseil de sécurité ait fait de considérables progrès pour faire avancer de manière plus globale l’agenda sur les femmes, la paix et la sécurité, le langage utilisé dans les mandats peut parfois perpétuer les stéréotypes, notamment l’idée que chaque femme en uniforme est responsable de la mise en œuvre du mandat FPS au sein des missions.
Kelcey Negus, « Language on Gender in Resolutions Authorizing UN Peacekeeping Operations », Center for Civilians in Conflict, juillet 2020.
Kelcey Negus, « Language on Gender in Resolutions Authorizing UN Peacekeeping Operations », Center for Civilians in Conflict, juillet 2020.
- Kelcey Negus, « Language on Gender in Resolutions Authorizing UN Peacekeeping Operations », Center for Civilians in Conflict, juillet 2020. Cet article analyse la sémantique du genre au sein des mandats de 4 missions (MINUSCA, MONUSCO, MINUSMA et MINUSS – Soudan du Sud) à travers des tableaux d’analyse de l’évolution sémantique de 2015 à 2019. Les tableaux identifient les références aux thèmes suivants :
- Violences sexuelles envers les femmes et les enfants ;
- Justice et responsabilité ;
- Rappel des précédentes résolutions liées aux violences sexuelles et à l’agenda femmes, paix et sécurité ;
- Women protection advisers ;
- L’inclusion des femmes dans les processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) ;
- La nécessité de plaidoyer ;
- Les politiques de l’ONU en termes d’abus et exploitations sexuelles ;
- La demande du CSNU pour l’élaboration de rapport réguliers du SGNU sur les questions de genre.
Nina Wilén, « What’s the added value of male peacekeepers? », Egmont Institute, février 2020.
Nina Wilén, « What’s the added value of male peacekeepers? », Egmont Institute, février 2020.
- Nina Wilén, « What’s the added value of male peacekeepers? », Egmont Institute, février 2020. « Quelle est la valeur ajoutée des Casques bleus masculins » ? À travers cette question étonnante de prime abord, Nina Wilen tente de déconstruire les préjugés dont sont victimes les soldates de la paix. En effet, selon cet article publié par l’Institut Egmont, ces préjugés feraient peser une charge supplémentaire sur les femmes, à travers la poursuite d’attentes souvent hors de portée. L’autrice souligne que ces préjugés essentialisent souvent les Casques bleus féminins à leur rôle de femme. Elle plaide enfin pour le fait de ne plus avoir à justifier la présence de femmes au sein des opérations de paix, mais pour le fait de s’assurer que des personnes formées adéquatement soient déployées, qu’importe leur genre.
Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017.
Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017.
- Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017. Contribuant à la littérature empirique sur la mise en œuvre de la Résolution 1325, cet article s’appuie sur les données issues de 71 missions de maintien de la paix, entre 1948 et 2014. Ses travaux suggèrent que l’intégration d’une perspective genre inclusive dans la formulation des mandats est fonction de la visibilité et de la saillance des violences basées sur le genre sur les théâtres d’opération, plutôt que de répondre à un impératif systématique de la participation des femmes. Les données récoltées par Kreft montrent que la participation des femmes aux OMP n’a été significative que dans des théâtres d’opérations marqués par une prévalence des viols et autres violences sexuelles.
Leanne Smith, « Peacekeeping and the WPS agenda: ‘Less Talk and More Action' », Global Peace Operations Review, mars 2017.
Leanne Smith, Peacekeeping and the WPS agenda: ‘Less Talk and More Action », Global Peace Operations Review, mars 2017.
- Leanne Smith, Peacekeeping and the WPS agenda: ‘Less Talk and More Action », Global Peace Operations Review, mars 2017. Dans cet article Leanne Smith décrit comment l’ONU a consacré beaucoup de ressources à la mise en œuvre du programme « Femmes, paix, et sécurité » et certains points fonctionnent bien. Cependant, il subsiste « un manque général de compréhension », chez nombre d’acteurs institutionnels onusiens, quant à l’importance de l’intégration de la dimension « genre » et quant à sa valeur ajoutée dans le mandat et les responsabilités plus générales des Nations unies. Smith pointe le manque de leadership des hauts fonctionnaires onusiens à l’égard de la question du genre, à l’exclusion des conseillers en genre de la direction des missions, l’insuffisance de ressources dédiées à la problématique « genre », et le manque de perspective de carrière pour les personnes impliquée dans la question du genre. Elle ajoute que la problématique du genre est souvent vue comme un sujet périphérique ou technique. Or, Smith avance qu’une bonne politique de genre permettrait d’avoir accès à certaines communautés et à des données autrement peu accessibles afin de mieux développer les mécanismes d’alerte précoce. Dans le but d’améliorer ses pratiques de genre, l’ONU travaille aujourd’hui sur cinq points principaux : l’analyse des conflits centrée sur le genre, la participation des femmes aux processus de décision post-conflit, la création d’un environnement permettant d’obtenir la parité hommes-femmes au sein du personnel, la prise en compte de la protection des femmes dans toutes les actions de l’ONU et la mise en place de partenariats pour augmenter les effets des politiques de genre onusiennes.
Aïssata Athie et Sarah Taylor, « UN Peacekeeping: Where is the Gender Expertise? », IPI, octobre 2017.
Aïssata Athie, Sarah Taylor, « UN Peacekeeping: Where is the Gender Expertise? », IPI, octobre 2017.
- Aïssata Athie, Sarah Taylor, « UN Peacekeeping: Where is the Gender Expertise? », IPI, octobre 2017. En effet, comme le rappelle les chercheures Aïssata Athie et Sarah Taylor dans un article de l’International Peace Institute qui traite de la MINUSCA, les experts en genre (conseillers pour la protection des femmes ou les conseilleurs pour l’égalité des sexes) sont de plus en plus marginalisés et déclassés au sein des missions. Il y a un vrai décalage entre les déclarations du siège des Nations unies et la réalité sur le terrain. Malgré la forte hausse des cas d’AES en RCA depuis quelques mois, certains individus du haut commandement des missions estiment que cette question du genre n’est pas prioritaire sur le plan stratégique et que c’est à l’expert des questions de genre de gérer seule cette problématique. Les deux chercheurs précisent, en outre, que le poste de conseiller spécial en matière de genre est de plus en plus isolé du reste de l’opération de paix et qu’il a été rétrogradé du niveau P5 à P3. L’insuffisance de soutien politique et financier des conseillers en matière de genre et le manque de collaboration entre les différentes composantes des opérations de paix risque de ralentir le processus d’intégration des femmes dans les missions et ainsi, d’encourager les tactiques de guerre consistant à utiliser de manière systématique la violence et les abus sexuels comme une arme.
Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017,
Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017,
- Ann-Kathrin Kreft, « The gender mainstreaming gap: Security Council resolution 1325 and UN peacekeeping mandates », International Peacekeeping, 2017, L’article d’Ann-Kathrin Kreft porte sur la résolution 1325 du Conseil de Sécurité (inégalité de genre) et les mandats de maintien de la paix des Nations unies. Ann-Kathrin Kreft s’appuie sur les données issues de 71 missions de maintien de la paix, entre 1948 et 2014. Ces données montrent que la participation des femmes aux OMP n’a été significative que dans des théâtres d’opérations marqués par une prévalence des viols et autres violences sexuelles.
Ximena Jimenez, « Perspectives de genre dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies », Institut de formation aux opérations de paix, 2012.
Ximena Jimenez, « Perspectives de genre dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies », Institut de formation aux opérations de paix, 2012.
- Ximena Jimenez, « Perspectives de genre dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies », Institut de formation aux opérations de paix, 2012. Ce document de plus de 200 pages est un recueil de leçons adressé par le professeur Ximena Jimenez aux personnes intervenant dans les zones de conflit (personnel militaire et civil). Composé de 7 leçons (chacune correspondant à un chapitre), le cours décrit dans un premier temps les problèmes liés à l’égalité entre les sexes dans les conflits armés contemporains, en mettant en contexte l’évolution des relations entre les sexes au sein de l’histoire. Ximena Jimenez se concentre ensuite sur les questions conceptuelles et opérationnelles liées à l’intégration des problématiques de genre au sein des opérations de maintien de la paix multidimensionnelles. Elle met l’accent sur la nécessité des femmes à jouer un rôle stratégique à tous les niveaux du processus décisionnel.