Vanessa Newby et Chiara Ruffa, « UN peacekeepers at risk as they deliver protection for civilians in southern Lebanon », The Conversation, 10 octobre 2024.
Modal title
Dans un article publié sur le site The Conversation, Vanessa Newby, de l’université de Leiden, et Chiara Ruffa de Sciences Po Paris, s’intéressent aux récentes attaques des forces de défense israélienne dans le sud du Liban et leur impact sur la mission de l’ONU présente dans la région, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), et en particulier sur son mandat de protection des civils.
L’article rapporte que les casques bleus ont subi une série d’incidents perpétrés par l’armée israélienne. Lors de ces incidents, deux casques bleus de la FINUL ont été blessés par un char israélien.
Les autrices rappellent l’importance de la FINUL dans la région qui a notamment permis une certaine stabilité dans la région, depuis sa création. Depuis 1978, la FINUL a porté assistance à la population locale et a déminé une partie du territoire. En 2006, le renouvellement de son mandat a permis d’inclure la protection des civils, comme c’est le cas de tous les mandats de l’ONU aujourd’hui.
Vanessa Newby et Chiara Ruffa soulignent le fait qu’il ne faut pas que la FINUL ne devienne pas un dommage collatéral des affrontements dans la région, comme cela a déjà été le cas par le passé. Elles soulignent que les attaques d’Israël contre les infrastructures militaires du Hezbollah peuvent avoir un impact sur les civils. Il a récemment été rapporté que plus de 2 000 civils ont trouvé la mort lors de la dernière incursion israélienne, que plus de 9 000 personnes ont été blessées et que plus de 608 000 personnes ont été déplacées. Malgré ces défis, la FINUL a un important rôle à jouer dans la région.
Dernièrement, l’armée israélienne a pressé un bataillon de la FINUL de déserter. Mais le commandant de la mission, le major général Aroldo Lázaro Sáenz a refusé. Cette situation cause des tensions au sein du Conseil de sécurité, où les États-Unis ont notamment prévenu qu’il ne voulait pas d’actions militaires contre la FINUL. Ce qui n’a pas été bien accueilli par Benjamin Netanyahu qui a qualifié l’ONU de “méprisable”. De plus, le 2 octobre, l’entrée en Israël du Secrétaire Général de l’ONU a été refusée.
Les autrices rappellent qu’il est essentiel que les alliés d’Israël augmentent la pression afin de permettre à la FINUL de protéger les civils comme convenu dans son mandat, mais aussi de permettre aux forces humanitaires de livrer l’aide humanitaire, et de créer des zones sécurisées pour les civils.