17 octobre 2025
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Olukemi Ibikunle, déployée à la MONUSCO, lauréate 2025 du Prix de la Pionnière des Nations unies

Olukemi Ibikunle, agente pénitentiaire d’origine nigérienne, a reçu le 8 octobre le Prix de la Pionnière des Nations unies pour les femmes officiers de justice et de l’administration pénitentiaire pour l’année 2025. Déployée à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) depuis 2020, elle œuvre pour le maintien de la paix qui, selon elle, commence derrière les barreaux.

Dans ce secteur traditionnellement masculin, Olukemi Ibikunle supervise cinq établissements pénitenciers abritant 9 000 détenus. Elle s’est distinguée en menant des projets à fort impact qui contribuent à la mise en place d’infrastructures et de pratiques pénitentiaires sûres, sécurisées et respectueuses des droits humains. Elle a par exemple imaginé et conçu du mobilier pénitentiaire alliant sécurité et respect des conditions de détention.   

Présente sur tous les fronts, elle participe du projet à la construction des prisons en passant par l’organisation de cours de couture et de lecture. Ses actions améliorent le quotidien des détenus et permettent de réformer le système carcéral de la RDC, un pays marqué par des années de guerre. Son projet de standardisation de la conception des prisons sert aujourd’hui de modèle de référence aux autorités nationales du système pénitentiaire de la République démocratique du Congo.  

Ses nombreuses initiatives partent d’un même constat, « la manière dont nous traitons les personnes en détention influence le type de personne qu’elles deviendront après leur retour en société ».  

La question du respect et du traitement des femmes détenues lui tient particulièrement à cœur. En effet, elle a milité auprès de l’administration pénitentiaire de la prison de Bukavu au sujet du sort réservé aux femmes détenues. Ces dernières ne recevaient pas de nourriture et vivaient dans des locaux insalubres. Olukemi Ibikunle a donc plaidé pour que les femmes soient déplacées dans une prison externe à celle des hommes, ou du moins pour qu’ils ne se croisent jamais au sein d’une même prison. Cette mixité sociale permettait aux hommes, détenus et gardes pénitentiaires confondus, de prendre l’ascendant sur les femmes et de profiter de leur position supérieure. Grâce à son intervention, les détenues ont désormais accès au même traitement que les détenus masculins et peuvent se préparer à leur réinsertion sociale au même titre que leurs congénères. En plus de son engagement pour le maintien de la paix et la protection des droits de l’homme, la pionnière se fait porte-parole pour le respect des conditions de vie des femmes détenues.  

Rédaction : Laurie François, assistante de recherche au GRIP et à l’OBG. 

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