Les revues stratégiques des opérations de paix : enjeux et perspectives d’un processus perfectible

Les revues stratégiques, dont la pratique est systématisée depuis 2017, figurent parmi les outils à la disposition du Secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité pour évaluer les priorités des opérations de paix (OP) des Nations unies ainsi que les stratégies mises en œuvre par celles-ci. Leur objectif est de conduire à une éventuelle réorientation des objectifs de la mission mandatée ainsi que de sa composition. Ces revues interviennent à différents moments du cycle de vie d’une mission et poursuivent des objectifs politiques variables. Il peut s’agir de résoudre une situation donnée, notamment d’évaluer l’impact d’un changement des conditions sécuritaires ou des processus politiques sur les stratégies d’une mission. Le Conseil de sécurité peut également demander une revue en vue d’identifier des pistes de compromis lors des négociations relatives au mandat, afin d’ajuster les attentes divergentes des parties prenantes quant aux priorités ou à l’empreinte d’une mission. Concilier les intérêts souvent divergents des parties prenantes, garantir leur adhésion au processus, reste le plus grand défi des revues stratégiques et davantage, le gage de leur pertinence. De quelle manière ces différentes parties prenantes, sur le terrain (membres de la mission, représentants de l’État hôte, communautés locales, sociétés civiles, etc.) et les protagonistes institutionnels à New-York, sont-ils associés à ce processus des revues ? Quelles parties prenantes détiennent dans les faits la plus grande influence sur les recommandations finales et sur leur mise en œuvre ? Comment améliorer les modalités de participation des parties prenantes locales et des partenaires régionaux ciblés par les revues, afin de renforcer leur adhésion au processus, et en définitive, l’impact des revues ? Telles sont quelques une des interrogations auxquelles la présente note propose de donner quelques éléments de réponse.

Cette note a été réalisée grâce au soutien de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie du Ministère des Armées français.

Les revues stratégiques des opérations de paix : enjeux et perspectives d’un processus perfectible

Michel Liégeois est professeur de Relations internationales à l’Université catholique de Louvain (UCL). Il y préside l’Institut de Sciences politiques (ISPOLE) et mène ses recherches au sein du Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (CECRI) au sein duquel il coordonne le programme de recherches « Maintien de la paix et de la sécurité internationale au XXIe siècle ».
Il est l’auteur de multiples publications et communications portant sur les opérations de paix, notamment sur leur dimension francophone. Ses nombreuses missions tant sur le terrain (République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan…) ainsi qu’au sein des organisations (ONU, UA, OIF, Communauté économique des États du Sahara-Sahel) lui ont permis d’accumuler une expérience approfondie des questions du maintien de la paix et d’être consulté régulièrement sur celles-ci.

Michel Luntumbue est licencié en Sciences politiques et Relations Internationales et chargé de recherche au GRIP. Ses travaux portent sur les problématiques de l’amélioration de la sécurité humaine, la prévention des conflits, le renforcement de l’état de droit dans les pays d’Afrique centrale et occidentale, mais aussi sur le rôle des institutions régionales africaines, et l’architecture africaine de paix et sécurité (APSA). De 2017 à 2023, il a assuré la coordination scientifique de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix.

Thalie Paruta est étudiante en deuxième année de Master Relations Internationales à l’Université Catholique de Lille et chercheure stagiaire au Centre d’étude des crises et des conflits internationaux (CECRI) de l’UCLouvain. Elle est spécialisée dans la sécurité et la défense, elle analyse les enjeux sécuritaires, géopolitiques et militaires mondiaux et particulièrement ceux de la région asiatique, en Asie du Sud et en Asie centrale.

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