Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, l’assistance aux forces de sécurité (AFS) dans les États fragiles a fortement augmenté dans le but de professionnaliser les forces de sécurité, d’empêcher les organisations extrémistes violentes (OEV) d’exploiter la fragilité des États et, dans les cas où cela n’a pas réussi, de combattre ces derniers. Dans le même temps, depuis la fin des années 1990, le profil des pays contributeurs aux opérations de paix de l’ONU (OP) a connu une évolution : les États occidentaux stables et riches, fournisseurs de troupes, ont été remplacés par des États fragiles et plus pauvres. Ce changement, lié notamment aux échecs des OP en Somalie et Rwanda au début des années 1990, ainsi qu’à la volonté des acteurs régionaux de se réapproprier la gestion des crises sur le continent, a également motivé une augmentation des offres d’assistance militaire aux nouveaux contributeurs de troupes…
Pierre Dehaene est doctorant au King's College London et étudie la relation entre stratégie, complexité et minimalisme. Il sert également dans les forces armées belges en tant que praticien, comblant activement le fossé entre la théorie et la pratique.
Pr Nina Wilén est directrice de recherche pour le programme Afrique à l'Institut Egmont pour les relations internationales et professeure associée au département de sciences politiques de l'université de Lund, en Suède. Ses recherches portent sur l'aide aux forces de sécurité (SFA), la réforme du secteur de la sécurité (SSR), la politique des opérations de maintien de la paix et les femmes, la paix et la sécurité (WPS), toutes axées sur la dimension militaire. Ses recherches se concentrent sur l'Afrique subsaharienne, où elle a mené des travaux de terrain dans la région des Grands Lacs et au Sahel.
Ses recherches ont été publiées dans plusieurs revues universitaires de premier plan, telles que International Affairs, European Journal of International Security, Armed Forces and Society et Gender, Work and Organization. Pr Wilén contribue régulièrement à l'élaboration de politiques et à la rédaction de stratégies. Elle a été nommée par le cabinet du Premier ministre belge pour contribuer à la première stratégie de sécurité nationale de la Belgique et désignée comme l'une des dix expertes du Comité stratégique de défense en Belgique en 2021. Elle fait également partie du groupe d'experts de la société civile de l'OTAN sur les femmes, la paix et la sécurité et est membre du groupe d'experts de l'Académie Folke Bernadotte. Depuis janvier 2020, elle est rédactrice en chef de la revue International Peacekeeping.
Elle est également l'auteure du livre Justifying Interventions: (De)Stabilizing Sovereignty in Liberia, Burundi and the Congo, publié chez Palgrave Macmillan, et de African Peacekeeping, publié chez Cambridge University Press (2022) et coécrit avec le professeur Jonathan Fisher. Son prochain ouvrage, Securitizing the Sahel: Analysing External Interventions and their Consequences, sera publié par Oxford University Press en 2025.